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La route des varègues

Par le 21 février 1205
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pour tous

Quelque chose m'a nourri. Je ne sais pas quoi, ni où. Je suis debout de nouveau. Des belettes et des renards m'ont maintenu en vie, jusqu'au printemps. 

J'ai découvert que je suis sur l'île de Gotland. Je ne sais pas qui m'a apporté ici. Un fanatique d'Uppsala dirait qu'Odinn lui-même m'a fait franchir les mers sur le dos de Sleipnirr. Bah ! Tous ces idiots sont morts en fuyant. Sauf Arinbjörn, mon frère à travers les vies.

Je suis retourné à Uppsala car une force surnaturelle m'y appelait. Dans les ruines, j'ai trouvé quelques runes que seul mon cher ami avait pu graver. Elles ordonnaient aux esprits de me conduire vers une région du sud, près de Bryno, dans le Duché de Bohème.

J'ai donc quitté la Scandia par la mer. Tant mieux, je vivrai plus si je ne recroise pas le Très-Haut, s'il vit encore quelque-part. Et puis je ne peux plus boire le sang des boendr : chacun d'eux pourrait être l'un de mes parents, ou de ceux d'Arinbjörn, mon ami que je recherche. J'ai compris des marins que plus d'un siècle a passé. Le duché est devenu un royaume. Beaucoup de petits rois gouvernent les terres méridionnales maintenant.  

Voilà deux ans que je parcours les routes vers le sud, comme ont du le faire mes parents partis en expédition varègue il y a longtemps. Je parcours les forêts de Bohème, de grandes cités grouillent et puent ça et là dans la campagne, pleines d'hommes, de chrétiens fanatiques, de sorciers et de ceux qui croient être de ma race, buveurs de sang comploteurs et sans honneur. Hors des villes, les forêts sont hantées de créatures féériques dangereuses et de rejetons de Fenrir. Alors je me déplace sans cesse.Huginn & Muninn

Un couple de corbeaux s'est habitué à ma présence et me suis.  Je les nourri avec mon blöt depuis une semaine. Ils communiquent avec moi. Je commence à comprendre leurs pensées. Je les appelés Huginn & Muninn, sans surprise. Ils surveillent les environs pour moi pendant la journée, et m'aident à repérer des proies, la nuit venue.

En l'honneur de Snorri le Gòdi :

Hvginn oc Mvninn
flivga hverian dag
iormvngrvnd yfir;
ovmc ec of Hvgin,
at hann aptr ne comiþ,
þo siámc meirr vm Mvnin

Huginn et Muninn
​​​​​​​Volent chaque jour
​​​​​​​Au-dessus du sol immense ;
Je m'inquiète que Huginn
Ne revienne pas,
​​​​​​​Pourtant c'est pour Muninn que je suis le plus anxieux