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Journal de Elisabetta di Domodossola

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Livre: Escale à Saragosse

24 septembre 1205 - crépuscule

Par Elisabetta di Domodossola le 24 septembre 1205
Livre: Escale à Saragosse

Je n'ai pas été en mesure de relater ici les faits de la nuit dernière. J'ai du offenser Jacob Bin Gourion parce que je ne garde que des souvenirs terrifiants de la fin de ma nuit. Mon dernier souvenir est la rencontre avec ce cappadocien alchimiste à la cour du Prince Flavius en son  mausolée circulaire du cimetière juif.
Son page était venu solliciter une rencontre un peu plus tôt dans la soirée, après une visite adressée à Dimitri, de la part d'un commis du chef des Magistères de Zaragoza, Alfonzo Palacios, nous invitant à rencontrer son maître au Collège de la Plaza de la Maria (demander le Physicien - j'ignore ce que désigne ce terme).
Nous avons rendez-vous chez Alfonzo ce soir avant de nous rendre à la réception du Prince, je dois me préparer. Elbert vient d'arriver de Barcelona.

Étiquettes: Jacob Bin Gourion, Alfonzo Palacios

25 septembre peu après minuit

Par Elisabetta di Domodossola le 25 septembre 1205
Livre: Escale à Saragosse

Je prétexte à mes amis que je dois me reposer cette nuit pour ne pas les accompagner, ce qui est la vérité nue puisque la plaie de mon coude est toujours béante. Je m'absente à onze heure et rejoins le palais. Je suis introduite auprès de Marcella, qui est entourée de sa petite cour. Mais je ne peux me souvenir d'un seul visage de ses courtisans tant sa présence rayonne. Délicatesse, raffinement, sens artistique, grâce, noblesse, beauté et volupté ne sont que quelques termes qui à eux seuls ne peuvent résumer la personne. Ce premier contact est plutôt très bon. Elle a été tant intriguée et surprise par l'audace de mon courrier que flattée et touchée par son contenu. Elle découvre  bien vite que je n'ai pas reçu les enseignements nobles, universitaires et artistiques de quelqu'un de son rang mais je n'ai pas honte de mon parcours: je ne lui mens donc pas lorsqu'elle veut savoir si je suis sensible à la peinture: je lui réponds que ma sensibilité va aux arts vivants de la danse, du théâtre et de la poésie. Notre entrevue se termine et elle est avide de me renvoir dès le lendemain. J'y réponds favorablement, bien entendu.

Je viens de recevoir un présent de sa part: une somptueuse robe, telle que je n'en ai jamais porté. Que vais-je pouvoir lui offrir en retour ? J'ai mon idée: je dois lui composer une ode et lui prouver que je n'affabule pas sur mon goût pour la poésie.

Étiquettes: Marcella Ignatus

25 septembre 1205 - fin de nuit

Par Elisabetta di Domodossola le 25 septembre 1205
Livre: Escale à Saragosse

Les autres sont rentrés de leur entrevue. J'ignore où ils étaient, j'ai la tête (le coeur!) ailleurs. Détritus vient de nous rendre visite au campement: il nous apprend qu'un Justicar a été dépêché sur Zaragoza pour juger de la capacité du Prince Flavius à gérer les affaires caïnites de la cité. Tout cela ressemble à un complot ourdi depuis l'extérieur pour destituer Flavius.
Je demande à Dimitri de m'enseigner un peu de son érudition Trivium: il ne m'est plus possible de compter sur un scribe pour écrire. Je pense en avoir pour huit nuits.
Charles Dupuis vient de nous rendre visite. Il a rencontré les Furores et propose que Dimitri, inconnu de ceux-ci, se présente à eux comme une nouvelle recrue et  qu'il en profite pour en apprendre un peu plus en usant de Murmure de la Fausse Volonté.
Le capitaine trouvé quelques postulants, Dimitri les aide à accepter une solde inférieure à leurs attentes. Quant à moi, je vais devoir consacrer un peu de temps pour faire des cinq gens du commun recrutés, de succulents calices d'Orbe Noctis.

Étiquettes: Flavius Sidonis, Detritus el Loco

26 septembre 1205

Par Elisabetta di Domodossola le 26 septembre 1205
Livre: Escale à Saragosse

Exaltation, envol, souffle de l'amour. Tempête, tourbillon, torture, blessure de l'amour.
Il y a encore une heure, je n'étais qu'exaltée par sa proximité, la chaleur de son corps, la douceur de ses mains, de sa morsure. Je suis maintenant dévastée par ces sensations que je m'étais jurée ne plus éprouver après la mort de Gianmarco. Je suis partie trouver une compagnie, une soeur d'esprit, pour épancher ma soif de finesse et d'art, insatisfait dans cette troupe si masculine de Orbe Noctis, voire une amante. J'ai trouvé un mentor, une amante, voire un amour.
Marcella a je crois été très touchée par ma composition poétique et, seule, a souhaité m'enseigner un peu l'art de la peinture. Elle était nue quand je m'efforçais de ne pas  trop déprécier sa beauté sur la toile, mais j'ai très vite abandonné devant mon piètre talent. J'aurai voulu résister à son baiser, mais cela me fut impossible. Elle n'a pas voulu du mien, ce qui n'a pas manqué de faire renaître chez moi les peurs profondes de la perte et du chagrin: me cache-t-elle quelque-chose ? Va-t-elle m'utiliser ? Je ne couche cela ici que dans l'espoir que devant mon incapacité à résister à ses charmes, mes compagnons sauront m'arracher à ses griffes s'ils se  transforment en péril pour Orbe Noctis. Mais ce n'est pas encore le temps pour cela.

Pendant ce temps, Dimitri a pu parler aux Furores et obtenir quelques informations: ils sont manipulés par un mystérieux commanditaire. Yacine est le contact assamite. Ils se retrouvent à l'auberge du Croissant de Galilée. Et ils utilisent le casier numéor 8 du bains pour échanger avec ce mystérieux commanditaire. Le reste m'intéresse guère pour le moment.

Ah oui, avant mon exquis rendez-vous, j'ai commandé une quinzaine de sceaux-chevalières en argent aux armoiries d'Orbe Noctis, ainsi qu'un sceau personnel pour Abel et un dernier pour moi.

Étiquettes: Marcella Ignatus, Gianmarco, Los Furores, Yacine

27 septembre 1205

Par Elisabetta di Domodossola le 27 septembre 1205
Livre: Escale à Saragosse

Je commence à entrevoir l'insondable profondeur de l'abîme de la damnation que Caïn nous a laissé en héritage et pourquoi cela torture tant et tant de ceux qui errent comme moi, dans un monde d'obscurité.
Maintenant je me sens prête à noircir le parchemin de ma main, sans l'aide d'un scribe; il est temps pour moi d'y épancher un peu de mes émotions les plus intimes que la non-vie me fait ressentir. Ne portant plus le souffle de la vie, ne devrais-je pas être débarrassée de ces fardeaux? Me leurre-je moi-même de simulacres des privilèges que l'Unique réserve aux mortels?

Peut-être trouverai-je une réponse en relisant ces lignes plus tard, lorsque le temps aura  asséché un peu plus mon coeur inerte. Si je ne connaissais point déjà le trépas, je pourrais prétendre que je m'ennuie à en mourir... Mes compagnons d'Orbe Noctis m'apportent beaucoup, mais ils s'intéressent aux charmes et aux voluptés de la non-vie autant qu'un boeuf à un livre en latin. Même Abel ne s'intéresse aux choses subtiles que dans un but belliciste.

Ce soir, j'ai donc fait parvenir un billet à Marcella, infante de Flavius Sidonis, Prince de Zaragoza pour lui présenter mes hommages, mes compliments et mon souhait de la rencontrer. Elle n'a pas tardé à me faire quérir.

Le moment que nous avons passé ensemble fut d'une délicatesse et d'un raffinement comme je n'en ai jamais connu. Elle parle d'une voix douce, aux intonations subtiles et sans exprimer aucune des rudesses que je suis habituée à cotoyer. Elle est surprise et flattée de mon audace et je crois que j'ai eu raison de me faire belle pour elle ce soir. Elle m'a parlé de peinture, un art dans lequel j'ignore tout, lui préférant l'art du spectacle vivant. Nous nous sommes séparées en nous donnant rendez-vous pour la nuit prochaine, dans ses appartements.

Plus tard dans la nuit, elle m'a fait parvenir une robe magnifique. Je ne me souviens plus de quand date le dernier cadeau qu'on m'ait fait, et celui-ci peut me faire oublier tous les autres. L'amour existe-t-il dans la non-vie ?

Demain je porterai ce tissu, je me rendrai plus belle que jamais pour Marcella et ferai rosir un peu cette peau trop blanche. Je veux lui offrir aussi quelque chose. Comme je il ne pourra rivaliser avec la valeur du sien, je pense lui offrir un peu de poésie  que je lui énoncerai moi-même.

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